A la Rochelle, Royal accueillie comme une reine

Comme à Frangy le week-end dernier mais avec 10 fois plus de militants et de cadres du parti socialiste autour d'elle, Ségolène Royal a fait une entrée remarquée devant la quasi centaine de journalistes présents aux sempiternelles Universités d'été du PS, à la Rochelle.

La députée des Deux-Sèvres a ouvert la grande messe de rentrée socialiste en tant que ... présidente de région, qui voit tout de même beaucoup plus loin que son Poitou-Charentes local. Ovationnée par la salle, elle s'est réjouie de l'image que donnait le parti à la presse "locale, nationale et internationale", heureuse d'avoir réunie hier les 21 présidents de région et fière de travailler avec eux "pour une société plus solidaire". A l'évidence, plus assurée et détendue qu'à Frangy, les militants voit en Royal LA socialiste capable d'emmener la Gauche à la victoire, même si elle n'a pas souhaité débattre avec eux.

Les autres éléphants du Parti n'ont pas daigné écouter son discours, chacun préparant de son côté ses réunions de courant respectif prévues pour la fin d'après-midi, mais tous ont tout de même dépéché sur place des petites souris bienvaillantes, afin de jauger la prestation de "la Royal".

Les rivalités s'exacerbent donc, et chacun affirme que le match reste ouvert. Le pensent-ils vraiment ? Essaient-ils de s'en persuader ? A en croire les militants ce soir, peu croient en DSK, "trop hautain, pas assez présent, pas assez représentatif" bien que son principal lieutenant, Jean-Christophe Cambadélis, soit le grand ordonnateur de cette petite sauterie entre ennemis. Une rumeur s'amplifie depuis quelques jours : Jack Lang n'aurait pas assez de signatures au bureau national pour se présenter à l'investiture, bruit de plus en plus pregnant que le principal intéressé qualifie lui-même de "facétie". Quant à Fabius, puisque c'est lui qui parle le mieux de ses capacités depuis qu'il a renoncé à tout chaperonnage de communicants : " je représente à la fois l'expérience et l'innovation, j'ai donc toutes les qualités requises pour porter la Gauche à la Victoire". La gauche du non ?

Deux inconnues demeurent ce soir : la décision de François Hollande et de Lionel Jospin. Le 1er secrétaire du parti tient la boutique depuis 10 ans, et nul doute qu'il gagne à être connu, malgré sa compagne et sa bonhommie de façade. Quant à l'ancien premier ministre, il meurt d'envie de reprendre du service. Néanmoins, n'est pas De Gaulle qui veut, et c'est pourtant ce qu'il essaiera de prouver aux militants lors de la seconde journée de ces Universités mouvementées.